En France, une pléthore de productions tente chaque mois de se distinguer dans le sillage des mastodontes à dimension internationale, comme Benighted ou Regarde Les Hommes Tomber parmi les exemples les plus récents. Tous les styles y passent, du rock musclé au metal progressif, mais un genre en particulier semble recueillir les faveurs : il s’agirait du bon vieux thrash. Alors le thrash ? Vieux papy à la voix chevrotante et racontant toujours les mêmes histoires aux repas de famille ? Pas si sûr… Dans son plus simple appareil, Tankrust fait par exemple appel aux fondamentaux de cette chapelle : riffs secs et burnés, discours sec et burné, puis… batterie sèche, rapide (!) et bien entendu burnée. Certes, la production massive de l’album Opposite Terror rend plus ténue la frontière entre death et thrash, mais l’essentiel est bien là : l’appétit et l’enthousiasme pour un groupe généreux dans la puissance et l’agressivité qui se dégage de ses compositions. C’est violent et sans concession, l’idéal pour cramer les idoles d’une société de consommation et ses injonctions paradoxales (être heureux / posséder le plus de choses possibles) au petit matin, et au napalm s’il vous plaît. Le groupe utilise un style vieux de quarante ans, avec beaucoup (trop?) de respect, pour mieux appuyer ses coups de gueule, bien actuels ceux-ci.
François Armand
TankrusT / opposite terror (France | 19 octobre 2019)