Brailler – même juste – dans un micro n’est décidément pas une fin en soi ! Pléthore de groupes, surtout outre-Atlantique, affichent une attitude ostensiblement agressive et cela s’avère n’être bien souvent qu’une façade. Trop vite, derrière riffs et growls, la mélasse un peu collante de refrains lisses ne tardent pas à prendre le dessus. Killswitch Engage ne déroge pas à cette mouvance, initié il est vrai par les groupes de neo metal il y a de ça deux décennies. Leur nouvel album Atonement serait même une sorte de quintessence, reprenant nombre codes du metalcore et assumant dans le même temps une pop, hélas trop souvent mièvre. Ainsi le groupe États-unien s’assure à la fois une image cool, véhicule d’une violence (toujours maîtrisée, finalement assez sage), et d’une audience large avec une musique avant tout catchy. Dommage, car les moments de grâce ne manquent pourtant pas, aussitôt empêtrés dans des ornières remplies de solennité sur-jouée.
François Armand
Killswittch Engage / Atonement (Etats-Unis | 16 août 2019)