GOLDEN GLOVE
Fatih Akin

EnterreDevant ce véritable bestiaire de la glauquitude, on ne sait jamais s’il faut rire ou pleurer. L’obscénité n’est pas loin, mais ce n’est pas celle de Golden Glove qui consterne.

Non, c’est plutôt celle de Fatih Akın, qui ne va jamais plus loin que l’hommage un peu bêbête à Henry, portrait d’un serial killer, mais surtout empile sans une once d’âme ses scènes de beuverie avec la même paresse qu’il travaille son esthétique de la laideur (résumée à un casting de tronches), et de l’horreur, ici systématiquement rejetée dans un hors-champ qui traduit l’incapacité du réalisateur à exhiber la monstruosité. C’est d’autant plus décevant lorsqu’on se souvient de l’énergie délétère qui animait en son temps le très beau Head On, la poésie triste qui irriguait De l’autre côté, et l’humour tendre qui faisait de Soul’s Kitchen un feel good movie singulier.

Avec Golden Glove, Fatih Akin semble se complaire dans une crasse qu’il n’interroge jamais, que ce soit en tant que cinéaste ou citoyen.

François Corda

| 26 juin 2019 | Allemagne


 

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