Il y avait dans le pitch d’Yves (un réfrigérateur doué d’Intelligence Artificielle s’émancipe) un vrai potentiel d’espièglerie et de poésie, tant visuelle que scénaristique. Si le réalisateur Benoît Forgeard n’échoue pas tout à fait, le résultat manque de folie, de percussion, et c’est quand Yves s’échappe tout à fait de son intrigue un peu mince qu’il séduit le plus (la soirée d’anniversaire, la cave en forme de studio bordélique d’enregistrement, le final délirant, le concours de l’Eurovision et les scènes avec le lunaire Philippe Katerine). Il y a aussi un beau personnage de loser, Jérem, dont la sincérité maladroite a quelque chose de touchant. Mais le discours technophobe est définitivement trop attendu pour qu’Yves passe le stade du divertissement sympathique et inoffensif.
François Corda
| 26 juin 2019 | France