Ce qui séduit le plus dans Sieur Bigorneau c’est le dépouillement avec lequel le genre instrumental est abordé : très peu d’effets de manche ou de structures alambiquées menant à des morceaux interminables. On est finalement beaucoup plus proche d’une mouvance sixties (les Shadows ne sont pas si loin), résolument positive et mélodique, que d’un post-rock affecté, concentré sur ses changements d’humeur. Pour autant Silence sait distiller – avec parcimonie – un vague à l’âme caressant et bienfaisant, à l’image de la plage contemplative « Insomnie ». Respect Sieur Bigorneau : avec ce premier EP on se métamorphose en doux rêveur, poisson dans une eau calme, chaude et limpide ; en attendant le grand bain du LP.
François Corda
Sieur Bigorneau / silence EP (France | 1 octobre 2018)
