COBY
Christian Sonderreger

La petite force de ce documentaire un peu sage tient au décalage que décrit le réalisateur Christian Sonderreger entre la radicalité du projet de vie de Coby, jeune transsexuel qui semble parfaitement bien inséré dans une société pourtant souvent décrite comme extrêmement conservatrice et puritaine, et la sérénité de son entourage proche.

On peut au départ s’étonner devant le choix définitif d’une femme encore très jeune, dont les traits juvéniles pourraient supposer une forme d’immaturité, et s’étonner encore plus de la facilité avec laquelle Suzanna devient cet homme calme, apaisé, visiblement heureux qu’est Coby.

Si tout semble même parfois trop simple dans cette transformation (des interventions chirurgicales au traitement, pourtant lourds, en passant par les formalités administratives, le regard de l’autre et l’incroyable ouverture d’esprit des parents et d’une conjointe que rien ne semble perturber), c’est définitivement parce que cette transformation là veut être montrée comme un droit inaliénable de disposer de son corps comme on le souhaite, et non comme un caprice de jeunesse.

François Corda

| 28 mars 2018| France


 

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