DIMMU BORGIR
eonian

Emphatique, mastodonte, par moment pompeux, le dernier blockbuster de Dimmu Borgir l’est sans aucun doute ; et davantage encore.

Loin de l’âpreté symphonique et sombre des débuts, Eonian semble peut-être plus facile à appréhender à la première écoute, plus clair, plus enrobé, voire plus – Ô offense suprême – pop ! Lorgnant vers le gothique, avec ses orchestrations épaisses et ses chœurs, l’album semble vouloir conduire son auditeur au cœur des ténèbres, et comme dans le roman éponyme de Joseph Conrad, ne parvient (souhaite ?) pas à s’arrêter sur la rive, se laisse simplement dériver sur des eaux troubles, évitant ainsi la complexité inextricable d’un black metal trop touffu. La formation norvégienne affiche l’intention de rester fidèle à son identité, avec force clichés et mises en scène macabres, mais semble muer de l’intérieur, peut-être à son corps défendant.

Dimmu Borgir n’est plus un groupe de metal extrême, et Eonian se laisse apprivoiser sans difficultés. Les Norvégiens célèbrent l’apocalypse avec romantisme et panache.

François Armand

Dimmu Borgir / eonian  (Finlande | 4 mai 2018)

 

 

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