SOFT KILL
savior

Ecrit dans une urgence absolue, en proie aux doutes les plus profonds, les plaintes mélodiques, claires et lancinantes des Américains de Soft Kill traduisent toute la confusion d’émotions forcément contradictoires. Veillant son bébé nouveau-né dont la vie ne tenait alors qu’à quelques machines et à de nombreuses transfusions, coincé dans un hôpital loin de chez lui, le chanteur-guitariste Tobias Grave compose, hanté par la peur de perdre son enfant et ses démons (notamment ses addictions). Savior est un album lumineux et baroque, grandiose et sibyllin, porté par une voix habitée, sombre et pleine de fêlures, et une guitare qui claironne ses riffs comme autant d’appels au secours. Entre pop rock et post punk, l’album fait partie de ces œuvres qui dépassent leur cadre propre : ici, c’est une expérience poignante, comme une mise à distance nécessaire hors d’un environnement malsain, la tentative désespérée de s’évader d’une prison que l’on a soit même bâtie.

François Armand

Soft kill / savior  (Etats-Unis | 11 mai 2018)

 

 

 

Commencez à écrire et validez pour lancer la recherche.