CALL ME BY YOUR NAME
Luca Guadagnino

Après Phantom Thread, nous voilà à nouveau dans la tourmente des coeurs de la grande bourgeoisie, cette fois au milieu des années 80. Si ces deux films résistent tant à l’agacement qu’ils pourraient susciter par leur cinéma de niche, plutôt complaisant avec l’upper class, c’est qu’ils sont les fruits de réalisateurs talentueux.

Si Luca Guadagnino n’est toutefois pas P.T. Anderson, on doit reconnaître au réalisateur Italien une capacité à capter l’éphémère et la mélancolie d’une fin de saison estivale, baignée de lumière mais qui tient avec lui les promesses d’un automne irrémédiablement froid et interminable. Jusqu’à ce que la relation entre Elio et Oliver soit entérinée, Luca Guadagnino rend l’attente, les frémissements sensuels, les chaudes sorties nocturnes et le doux parfum d’un petit village italien étrangement communicatifs.

Une fois les deux amants unis, Call Me by Your Name s’encroûte un peu, frôle parfois le ridicule (une impayable masturbation dans une pêche), et se sauve par une très belle dernière scène, dans laquelle se dessine sous nos yeux le passage d’un adolescent insouciant à l’âge adulte, à travers les larmes vierges d’Elio.

François Corda

| 28 février 2018| Italie, Etats-Unis, Brésil, France


 

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