LA PLANÈTE DES SINGES : SUPRÉMATIE
Matt Reeves

Cloverfield n’aurait donc été qu’un accident ? Matt Reeves, après avoir secoué le cocotier du found footage, s’abandonne désormais film après film, ou plutôt remake après remake, au confort de la production hollywoodienne à lunettes, qui se rêve au-dessus de la mélée par ses thématiques grandiloquentes, mais peine finalement à dépasser le niveau philo version CM1.

Il suffit de s’infliger les deux heures et des poussières de baillements polis que constitue La Planète des singes : Suprématie pour s’en rendre compte : quand Matt Reeves ne récite pas (mal) ses gammes (Apocalypse Now, la Sainte Bible et Auschwitz pour les Nuls) il échoue à imprimer quelque rythme que ce soit (les scènes de bataille, soporifiques, l’évasion, interminable). Ses singes sont beaux, mais ils sont aussi trop intelligents et trop propres : on n’y croit pas une seconde, à cette communauté opprimée. Le singe comme avenir de l’Homme…

Sur le papier c’était chouette. A l’écran, ce sont les glandes lacrymales qu’on veut titiller, mais ce sont surtout les zygomatiques qui fonctionnent. La faute, entre autres, à ce pauvre Woody Harrelson, contraint de singer un Colonel Kurtz con comme ses pieds. Il fallait que ça s’arrête, c’est fini, tant mieux.

François Corda

 

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