On pourrait juger la production repoussante, tant elle est calibrée, standardisée : oui, Melodrama, c’est du R’n B, et fier de l’être. Mais pourquoi alors Melodrama émeut-il, à défaut de révolutionner quoi que ce soit ? Parce que Lorde n’a pas oublié d’écrire des chansons, derrière les effets patapouf liés au genre depuis l’avènement des divas façon Rihanna, Beyonce et consors. Drôle de mélodrame donc, enrobé de sucre acidulé, mais dans lequel la voix de Lorde et ses ritournelles, parfois sublimes, se mêlent jusqu’à donner des frissons. Comme quoi le R’n B peut, encore, être humain.
François Corda