Silence
Martin Scorcese

Si Mel Gibson avait réussi sa Passion du Christ cela aurait sans doute donné, peu ou prou, Silence. Film de bigot parfaitement assumé (cf. l’hommage du générique de fin), Silence est, au même titre que le navet précédemment cité, bel et bien manichéen, les Japonais faisant ici office de Pharisiens et Romains, en plus vilains, le père Rodrigues incarnant une sorte de Jesus un peu pleutre, pas si sûr de son coup. La fascination pour la violence de Scorcese dans Silence, qui n’a rien à envier à celle de Gibson, n’a de raison d’être que purement esthétique. Mais de ce point de vue, Silence est magnifiquement pervers. Succession de chemins de croix, d’épreuves mystiques transcendées par la douleur, psychologique et physique, le tout filmé dans des lieux purement idylliques, Silence pourrait finalement se lire comme un écho (lointain) au lavement de cerveau idéologique et barbare que tente d’imposer l’Etat Islamique de nos jours.

François Corda

 

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