SNOW GHOSTS
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FocusAvec un patronyme de cette trempe, Snow Ghosts se devait de défendre une musique en accord avec la puissance de son image. A Small Murmuration (2013) et cette année A Wrecking démontrent à quel point les formes éparses, le froid électrique de leur musique soutiennent une certaine idée de l’au-delà, un ailleurs troublant mais jamais inquiétant.

Portées par la voix caressante et lyrique d’Hannah Cartwright, les mélodies minimales de ce duo devenu trio surgissent du néant, s’échappent d’un coup pour laisser parler seules de superbes harmonies vocales ; qui se font ensuite submerger par des rythmes électroniques syncopés, comme un cœur qui bat la chamade avant de s’éteindre. Il n’y a pas d’ordre dans la musique de Snow Ghosts, seulement un doux chaos. C’est un territoire de morts qui ne font pas de bruit. Parfois apparaissent des cordes brumeuses, un piano maladif et quelques cordes en nylon cotonneuses ; percés rapidement par de sublimes pics synthétiques, claviers qui coupent comme des lames de rasoir sur un poignet. A Small Murmuration et A Wrecking ne sont pas des collections de titres, mais deux longues marches entre grottes obscures et sommets vertigineux.

Si la mort est étroitement liée à la musique de Snow Ghosts (l’ambiance y est pour le moins funèbre) alors c’est une mort douce. Spectres de soie, les chansons du combo glissent sur un lac sombre avant de nous emporter dans un tourbillon funeste.

François Corda

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