SEULES LES BÊTES
Dominik Moll

EnterreDominik Moll n’y arrive plus. A la vue de ce Seules les bêtes poussif, dont la mise en scène platounette reste sagement aux ordres d’un scénario tiré par les cheveux, on se demande où est passé le réalisateur espiègle et un brin provocateur de Harry, un ami qui vous veut du bien et Lemming. Toujours accompagné de son fidèle acolyte Gilles Marchand à l’écriture, Dominik Moll ne parvient pas à surmonter le mécanisme trop bien huilé de ce portrait choral qui se voudrait déviant (les tendances nécrophiliques de Joseph, qu’aurait sans doute mieux traité un Fabrice du Welz, l’amour lesbien entre une jeune femme et une bourgeoise qui a l’âge de sa mère), mais qui n’offre que peu de visions de cinéma, si ce n’est cette opposition frontale entre les décors urbains écrasés de soleil d’Abidjan et les plaines enneigées et désertiques de la Lozère.

François Corda

| 4 décembre 2019 | France


 

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