ORPHANED LAND
Unsung Prophets and Dead Messiahs

Du fond de la grotte surgit une douce voix, brisant le silence et coupant immédiatement l’auditeur de ses repères. Le voilà capturé, balloté, emmené par des mélodies orientales envoûtantes dans les méandres tortueux d’un rock progressif tour à tour sombre et lumineux. Très vite le ton se fera néanmoins plus dur, avec l’alternance régulière entre le chant clair et hurlé, signe d’un retour de la formation Israëlienne au son death qui accompagnait ses débuts.

Voici donc la position de l’artiste, sans cesse en train de chercher sa place entre sa colère légitime et son besoin de retranscrire sa vision, ses émotions, ses doutes, ses peurs. Unsung Prophets and Dead Messiahs parle un langage universel, à travers l’arabe, le yiddish, le grec, l’espagnol ou plus majoritairement l’anglais, et évoque avec lassitude son message, asséné des milliers de fois sans aucun effet. Il est donc temps que le rêveur prenne conscience de la vacuité de son combat chimérique et se réveille. C’est plein de cette amertume qu’Orphaned Land nous délivre une fois de plus un album grandiose et épique, dénonçant les prédicateurs de pacotille osant parler au nom des Dieux et fustigeant notre servitude volontaire (« We do not resist ! »).

En 2018, aucune issue ne se dessine vis-à-vis des conflits au Moyen-Orient. Le groupe prend acte, à présent éloigné des messages d’espoir véhiculé par leur album précédent All is One, pour laisser libre court à leur rage, mêlée à la nécessité de comprendre, inlassablement.

François Armand

Orphaned Land / unsung prophets and dead messiahs  (Israël | 26 janvier 2018)

 

 

 

Commencez à écrire et validez pour lancer la recherche.