SDe la sublimation de la poisse. Faire de cette poisse, en mots, un écrin pour un diamant noir : la musique de Mansfield TYA. Ce nouvel album, NYX, apparaît comme l’épanouissement total d’une formule déjà bien mise en place sur les deux premiers essais de ce duo féminin français, adepte d’un folk cafardeux au départ dépouillé, mais qui prend ici un virage d’une grande universalité musicale.
La poisse de Mansfield TYA, c’est celle qui rôde dans les films noirs, du nord de la France à Rio en passant par Palerme ou Long Island. Autant de lieux où meurtres, histoires d’amour sordides et solitude font leur lit, en version originale dans le texte. La voix de Julia Lanoë, d’une sensualité vénéneuse, joue le rôle de la femme fatale. Quand bien même elle v(o)it les pires horreurs, elle conserve par miracle un charme intact. Et quand son chant monte en intensité, qu’elle hausse le ton, elle est alors tout à fait bouleversante.
Au même titre que la voix, la musique fait des détours dans toutes les villes du monde. De percussions brésiliennes en boîtes à rythme de disco italienne, de basses industrielles berlinoises en violoncelles romantiques parisiens, la musique de Mansfield TYA décline le pessimisme en un arc-en-ciel gris noir et blanc, couleurs revêtues par tous les quartiers tristes de toutes les villes du monde, quand ce ne sont pas celles de forêts englouties dans une obscurité anxiogène.bub
François Corda
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Mansfield TYA / NYX
Date de sortie : 17 octobre 2011
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