RUBY THROAT
the ventriloquist

DeterreVéritable expérience folk, ce premier album de Ruby Throat touche au divin. Katie Jane Garside, poupée trash plus connue pour ses débordements vocaux avec Queen Adreena, est ici gracieuse comme jamais. Et accompagnée par Chris Whittingham, un dandy hors d’âge qui nous offre des parties de 6 cordes tout simplement magiques, on la sent prête à faire voler à elle seule un troupeau d’éléphants.

L’anglais, qui passe d’une guitare folk à une pedal steel, d’une Weissenborn (guitare couchée et slidée, devenue célèbre en partie grâce à Ben Harper) à une slide, entremêle ses instruments, les torture pour en sortir des sons spectraux, ou des mélodies véritablement paradisiaques. A lui seul et en quelques chansons il parvient à faire oublier tout le blues possédé et tranchant balancé depuis plus de dix ans par les musiciens de Queen Adreena. Un vrai tour de force !

Les chansons de Ruby Throat sont saisissantes : elles vous prennent le corps, vous jettent là où elles le souhaitent, quand elles le souhaitent. A travers les nuages, dans une clairière abandonnée depuis des siècles, dans un esprit possédé, peu importe, elles vous tiennent et ne vous lâchent plus. Pour s’en rendre compte il suffit d’écouter « John 3.16 », trip sous acides de quinze minutes, véritablement porté par les grognements, les susurrements d’une Katie Jane Garside en transe, perdue dans une histoire d’amour qu’elle ne contrôle plus depuis longtemps.

Est-ce psychédélique, est-ce un mirage folk, on ne sait pas… Et comme pour renforcer cette idée de présences mystérieuses plus que de personnes physiques derrière cette musique hallucinatoire, les deux musiciens apparaissent sur le sleeve comme des fantômes, des ombres qui passent ; elle en ange, lui en cowboy un peu paumé, dans une nature foisonnante et inquiétante. Un mirage ? Peut-être bien.bub

François Corda

bub

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Ruby Throat / the ventriloquist

Date de sortie : 8 novembre 2007

 

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