Arbouretum ce n’est pas seulement un son, une sorte de rock itératif mâtiné de folk, mais bel et bien une âme, celle de Dave Heumann, chanteur et guitariste. Sa voix d’ange et ses solos psychédéliques emportent la musique du quatuor de Baltimore dans des contrées étranges, propices au recueillement et à l’élévation spirituelle.
Musique méditative ? Pas vraiment non plus. Avec Arbouretum, il y a toujours cette base basse-batterie très terrienne, qui contrebalance des arpèges célestes et un clavier abonné aux seconds rôles, mais qui soutient avec grâce la texture des parties de guitares de Heumann. Il est peu dire que chaque morceau de Let It All In nous conduit dans un ailleurs tout sauf terrestre. Au cœur de l’apparente simplicité des mélodies se niche une forme d’énergie positive, de puissance ardente que l’on pourrait attribuer, si l’on se tient stricto sensu au nom du groupe, à la déesse verte.
Que signifie le « all » en question du titre de l’album ? A nous, en tant qu’auditeur, de trouver la réponse. La beauté de ces compositions qui semblent avoir été écrites dans un autre espace temps nous invite en tout cas à une paix intérieure bienvenue, loin du bruit assourdissant d’un monde urbain abasourdi par une frénésie permanente.
François Corda
Arbouretum / let it all in (Etats-Unis | 20 mars 2020)