TAJ WEEKES & ADOWA
to all my relations

Fortement ancré dans la tradition, la revendiquant même de par le nom du groupe (Adowa fait référence à la bataille d’Adoua, gagnée par les Ethiopiens contre les Italiens en Afrique à la fin du 19ème siècle), To all my relations ne déroge à aucun code d’un reggae recentré autour de ses racines.

Toutefois, au milieu de riddims chargés d’un brouillard épais, la voix de Taj Weekes surprend par son étonnante douceur. L’artiste offre un contraste important entre un discours teinté de colère, vibrant parfois d’indignation ou carrément offensif, et l’ingénuité de certains refrains comme sur le titre « SOB » (l’acronyme n’est pas difficile à traduire…). C’est une sorte de tristesse qui en résulte, comme si le ton employé traduisait un véritable dépit.

L’album résume à merveille tout un pan du patrimoine du reggae, en faisant la synthèse de différents styles (roots, rock steady…) et de sonorités venues d’Afrique ou des Caraïbes, et résume admirablement les paradoxes qui en font un genre unique : entre mystique, politique et une histoire parfois fantasmée. 

François Armand

Taj Weekes & Adowa / To all my relations (Etats-Unis | 1er mars 2019)

 

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