SHÉHÉRAZADE
Jean-Bernard Marlin

Il y a quelque chose des frères Safdie (Mad Love in New-York et Good Time) et de Jean-Charles Hue (Mange tes morts) chez Jean-Bernard Marlin. Même volonté de mettre en lumière les laissés pour compte, même soin apporté à l’éclairage et au grain de l’image, même capacités scénaristiques appliquées à un naturalisme qui, au départ, peut rebuter, mais finit par séduire. Jean-Bernard Marlin ne cherche jamais à rendre sympathiques des personnages complètement sortis du cadre des valeurs morales et éthiques : il les pousse dans leurs retranchements pour essayer de faire sortir de leurs âmes sombres quelque chose de beau et un peu de tendresse. C’est une leçon d’apprentissage par l’abandon, la confrontation avec le pire et la violence. C’est aussi un constat désarmant sur l’échec d’un modèle de société.

François Corda

| 5 septembre 2018| France


 

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