MUDDY MONK
longue ride

Tout commence par une tromperie. Si la silhouette de l’artiste, découpée dans sa combinaison de motard, évoque tout de suite des lieux communs, entre odeur de gomme brûlée, rugissement de grosses cylindrées et asphalte avalé à toute vitesse sous un guidon maintenu à bout de bras, l’univers musical de Muddy Monk opère un dérapage à 360 degrés impeccable.

Un courant d’air dissipe la fumée blanche et c’est une voix haut-perchée accompagnée par une électro-pop nonchalante et vaporeuse qui s’élève du tarmac du circuit. En quelques titres à la douceur délicatement sucrée (pas d’enrobage massif au miel ici), les hurlements du moteur se font diffus jusqu’à se faire oublier, pour ce Longue Ride, premier album qui fait suite à un EP déjà remarqué.

Le Suisse construit une bande originale idéale pour une balade à moto, s’appuyant sur des évocations concrètes, comme le plaisir de la vitesse pure, pour mieux s’étendre sur ses états d’âmes de pilote en errance et ses fulgurances poétiques . 

François Armand

Muddy Monk / longue ride (Suisse | 29 janvier 2019)

 

 

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