CAPRA
In Transmission

Ah le Sud des Etats-Unis et son folklore, ses rednecks, ses bleds perdus dans le bayou, sa misère sociale… Le terreau idéal pour voir y naître quelques monstruosités dont le trait principal serait la colère. Capra en serait un produit typique, tout droit de venu d’une Louisiane de cinéma, emplie de rodéos en Mustang, de Blancs déclassés couverts de tatouages, de drogues en tout genre et de bars à routiers moustachus.

La carte postale a assurément le charme d’un polar sordide ; ajoutons-y des racines musicales profondément ancrées dans les marais et il ne manquerait plus que des rageux à guitare pour compléter le tableau. Oscillant entre punk et hardcore, Capra se distingue par son interprète, une nana énervée, soutenue par des riffs assassins, assénant ses uppercuts avec une voix éraillée, agressive, plutôt que les braillements gutturaux habituellement de mise dans le milieu.

Se faisant, le groupe se définit par sa morgue, un concentré d’adrénaline qui fait de ce onze titres un accélérateur idéal pour cramer la scène. En particulier, c’est un sentiment de frustration vis-à-vis d’une existence jalonnée d’impasses, d’un horizon (social ?) n’offrant aucune échappatoire, que le quartet de Lafayette traduit avec brio.

François Armand

Capra / in transmission (Etats-Unis | 23 avril 2021)

 

 

Commencez à écrire et validez pour lancer la recherche.