KLONE
le grand voyage

Tout commence par le grondement du tonnerre. Sans peine, la vision des éclairs déchirants le ciel s’impose, comme une entrée en matière annonciatrice de calamités à venir, à l’image des maelstroms glacés illustrant l’artwork crépusculaire de l’album.

Pour décrire ce chaos, nulle guitare rageuse ou fûts fracassés frénétiquement, mais plutôt toute l’étendue des nuances du rock progressif, avant tout articulé autour de ses mélodies et souvent grimé sous les dehors d’arrangements à la douceur surprenante, déployant leurs rets pour capter le voyageur imprudent. Appuyé par une voix claire et limpide, les poitevins de Klone tournent définitivement le dos au metal et confirment une nouvelle orientation amorcée par leur précédente aventure, qui était acoustique. Ils conçoivent ainsi leur Grand Voyage : sous une mélancolie ouatée, les éléments se déchainent dans d’infinis soubresauts électriques, reflet des tourments de l’âme, de rêves éveillés ou de trips désincarnés.

Comme lors de leurs prestations en concert (leurs différents passages au Hellfest auront marqué plus d’un festivalier !), Klone allie naturellement efficacité directe, séduisant instantanément, et volutes musicales complexes, propices au plus grand voyage qui soit, celui qui consiste à plonger à l’intérieur de soi.

François Armand

Klone / Le Grand Voyage (France | 20 septembre 2019)

 

 

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