STRAND OF OAKS
eraserland

Retour en grâce pour Timothy Showalter après le décevant Hard Love ? Non, mais retour en forme, et c’est déjà très bien. Le chanteur guitariste au look de camionneur retrouve avec Eraserland une belle efficacité mélodique, bien qu’elle se fasse moins immédiate que sur HEAL (2014).

Mais surtout, une forme d’héroïsme rock (dans le chant, affecté comme il faut, les constructions des chansons, ambitieuses, et les accords fiers) doucement teinté de mélancolie s’impose à nouveau comme le registre dans lequel Showalter se montre le plus à l’aise. L’américain sait faire parler la poudre (rythmiques lourdes et appuyées) et sa guitare (ses solos gorgés de réverb, toujours bouillonnants) ; il utilise des claviers vintage sans tomber dans la nostalgie baveuse.

Mais il sait surtout déclencher des émotions très fortes : le splendide et grave « Eraserland », grand temps fort tardif, semble aussi isolé qu’indispensable pour réellement profiter du reste du disque, sans doute plus mineur, mais qui s’instille avec une certaine force dès lors que l’on est parvenu à faire son deuil d’un album qui ne contiendrait que des bijoux comme sa chanson éponyme.

François Corda

Strand of Oaks / eraserland (Etats-Unis | 22 mars 2019)

 

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