SICK OF IT ALL
wake the sleeping dragon!

Après plus de trente ans de carrière, les énervés de Sick of it all ne semblent pas endormis, loin de là ! Acteurs incontournables de la scène hardcore New-Yorkaise (donc dans l’épicentre du phénomène) depuis leurs débuts à la fin des années quatre-vingt, les légendaires membres du crew frappé du dragon ont largement contribué à accompagner la mue du punk vers un son qui s’est considérablement durci. Pas de relâchement dans ce dernier album toujours très corrosif, mais on note un retour à des éléments moins brutaux, avec par exemple des cœurs chantés à tue-tête, similaires à ceux qui ont fait les beaux-jours du punk rock. Le dragon est moins lourd et plus alerte, ce qui n’amoindrit aucunement la portée des flammes dégobillées par la bête.

Sick of it all a eu à cœur dans sa longue carrière de faire des pas de côté. Pour le meilleur (le rap s’y prêtant très bien) et le moins bien (les tentatives progressives des années deux mille), trouve ici une coloration particulière, une gouaille populaire, un je-ne-sais-quoi de chansons de pub, mêlée à des riffs toujours agressifs, pour livrer un nouvel album puissant et grégaire. Wake the Sleeping Dragon!, sans révolutionner la scène hardcore, se révèle inspiré et fait le boulot avec honnêteté, en accord avec les valeurs portées par le genre : du gros son hurlé avec le cœur en guise de direct du gauche dans les gencives.

François Armand

Sick of it all / wake the sleeping dragon!  (Etats-Unis | 2 novembre 2018)

 

 

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