SIDI WACHO
bordeliko

Les milliers de kilomètres qui séparent Santiago au Chili de Roubaix semblent dérisoires à l’écoute des sons métissés du groupe Sidi Wacho. Bâti sur les cendres du MAP (le Ministère des Affaires Populaires), groupe de rap musette Nordiste qui écumait, en bleu de travail et porte-voix levé bien haut, les salles et les festivals hexagonaux dans les années 2000, la formation franco-chilienne s’appuie sur un joyeux mélange de langues et d’influences.

Que ce soit en espagnol, en français ou en arabe, les paroles, révolutionnaires comme il se doit, s’accompagnent de rythmes chaloupés, empruntés au hip-hop et à la cumbia. Cette dernière, musique traditionnelle venue de Colombie, s’est elle-même constituée de plusieurs cultures. Les chants d’esclaves déportés d’Afrique se sont ainsi mêlés à des éléments pris aux colons Blancs (notamment les habits des danseurs) et aux instruments des Amérindiens pour devenir une culture à part entière. Aujourd’hui, cette tradition subit à nouveau une transformation au contact de la culture urbaine hexagonale.

Avec Bordeliko, leur deuxième album studio, le rap se décline avec un accordéon, quelques cuivres et une gouaille communicative. L’idée pourrait se résumer simplement en la proposition d’une musique à la fois populaire et dansante, fédératrice et festive, profonde par ses origines et directe par sa simplicité.

François Armand

Sidi wacho / bordeliko  (France – Chili | 9 mars 2018)

 

 

 

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