HARAKIRI FOR THE SKY
arson

Parmi les projets qui font l’effervescence d’une scène, renouvelant ses codes dans le respect d’un état d’esprit, Harakiri for the sky tient aujourd’hui une place importante. Refusant de se cantonner au strict black metal, élargissant son horizon musical, thématique et graphique, le groupe se forme pourtant dans la pure tradition du genre à l’orée des années 10, sur les cendres d’un premier projet beaucoup plus académique, avec seulement un vocaliste et un multi-instrumentiste. Plébiscité par le public et les critiques sur ses trois précédents opus, Harakiri for the sky s’adjoint alors les services de musiciens de scène et enchaine une tournée en 2016.

Preuve que le groupe ne reste figé sur aucune position, ce quatrième album Arson a été enregistré avec le renfort d’un batteur. En pleine mutation, le cœur du propos des deux compères Autrichiens change quant à lui très peu : on retrouve cette mélancolie submergée en quelques mesures par une rage folle et incontrôlable. La voix qui parvient à nos oreilles est davantage une plainte écorchée traduisant une détresse que de sombres hurlements aux relents strictement sulfuriques. Nous voici aux confins de la folie, dans une quête désespérée de sens. Si Arson n’amène véritablement aucune véritable nouveauté et souffre même de quelques longueurs, la recette mêlant sons extrêmes, blasts tonitruants et post-rock crépusculaire demeure très efficace pour conduire les voyageurs imprudents dans les brumes qui abritent un bestiaire fascinant et fantastique.

François Armand

Harakiri for the sky / arson  (Autriche | 16 février 2018)

 

 

 

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