LOMEPAL
flip

Désabusé : tel est le rap hexagonal contemporain. Les pionniers des années 90 se voulaient porte-voix pour toute une frange de la société et revendiquaient des positions tranchées. Rendons-leur hommage, ils ont réussir à sortir leur musique des caves. Le rap est aujourd’hui reconnu et universel. A présent, leurs héritiers ont l’audience la plus large qu’il soit, mais de politique il n’est plus question. Ce que Lomepal nous propose, c’est une description de son existence. Tout y est : le désarroi, l’égoïsme, la futilité, le matérialisme, le manque d’amour. « Trouver une bonne raison d’avoir vécu » comme l’assène d’ailleurs le MC parisien. En ne parlant que de lui, il décrit avec cynisme une façon de vivre qui parlera à beaucoup. A son corps défendant, il devient le révélateur d’une génération. Bien sûr, on peut apprécier l’écoute de Flip en riant aux punchlines des morceaux les plus corrosifs ou s’émouvoir de textes plus sérieux (ou pas). Une autre lecture est possible qui, elle, sera beaucoup plus désespérée. Flip, c’est la petite impulsion qui fait tourner le skate sur lui-même, référence à l’autre passion du rappeur. Flip, ça pourrait aussi être la pichenette permettant de basculer un miroir qui nous renverrait l’image sans fard et triste d’une société sans but.

François Armand

 

 

 

 

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