BABYBIRD
the pleasures of self-destruction

DeterreStephen Jones nous le disait dans l’interview qu’il nous a accordée récemment, Babybird est désormais pour lui plus un cadre bien délimité qu’un espace ouvert où peuvent se déployer ses pulsions animales de compositeur. Pour cela il a ses projets annexes, sous son propre nom ou celui de Death of the Neighbourhood. Les morceaux purement pop de Babybird devant se traduire en live, le cadre et ses contraintes portent avant tout sur l’utilisation d’instruments « naturels » plus que les samples, les synthétiseurs et les boîtes à rythme dont il est friand, ceci afin de simplifier l’exercice de la scène. Mais ce que l’on sent surtout derrière cette façade orchestrale, très présente dans l’album The Pleasures of Self-Destruction, c’est le besoin de Jones de renouveler, encore et encore, les apparats de la parfaite pop-song.

L’exercice avait déjà commencé avec Ex-Maniac (2010), il se prolonge ici : quitte à jouer avec des musiciens, des hommes plutôt que des machines, autant faire vibrer chaque instrument afin que l’on puisse ressentir l’humain caché derrière chacun d’entre eux. C’est ainsi que la section rythmique prend ici une ampleur, un souffle auxquels ne peuvent prétendre aucune boîte à rythme. La basse ronfle, la batterie claque, virevolte, les cymbales scintillent. Des cuivres fiers gonflent les morceaux de leur vigueur. Une flûte discrète va nous mettre au vert pour quelques minutes. Et le piano, en tant qu’instrument autosuffisant, aussi riche dans les aigus que dans les basses, construit à lui seul de superbes chansons. La richesse, les nuances de l’instrument acoustique prennent dans The Pleasures of Self-Destruction toute leur mesure, précisément parce qu’elles se distinguent clairement des qualités des machines, qui sont tout autres (textures du son, ambiances…) et auxquelles Stephen Jones fait honneur depuis longtemps.

Au final la pop-song de Babybird reste une pop-song typique de Babybird, mais le son poli, lisse (et ce n’est pas péjoratif) des premiers albums a maintenant cédé sa place à des couleurs plus rêches, rugueuses… Plus rock finalement. En un sens, The Pleasures of Self-Destruction est un disque qui rend au terme de pop-rock, appellation très (trop) généraliste, voire un peu vulgaire, ses lettres de noblesse.bub

François Corda

bub

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Babybird / the pleasures of self-destruction

Date de sortie : 31 octobre 2011

 

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