SIX BY SEVEN
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FocusC’était le groupe de noise rock le plus excitant des années 2000 et ils ont toujours été ignorés par chez nous. D’ailleurs leur dernier passage en France date de 2002 et la salle était vide : une honte. Il est encore temps de leur rendre un hommage posthume, le groupe s’étant définitivement dissout en 2008 après plusieurs changements de line-up.

Six By Seven, c’est d’abord une alchimie. Ne cherchez pas le riff qui tue, la mélodie enjôleuse, le groupe de Chris Olley, guitariste et chanteur, c’est d’abord un son. Une distorsion à vous équarrir les oreilles sans sommation, un clavier planant, et une section rythmique au groove fusionnel. La musique du combo hypnotise, est obsédée par la linéarité. Les morceaux semblent immobiles, immuables, ils pèsent des tonnes. Le krautrock n’est pas loin ! Mais la voix de Chris Olley, tantôt mélancolique tantôt braillarde s’élève et apporte toujours une dynamique, une âme à ces compositions froides et monolithiques.

Six By Seven n’est pas un groupe accessible et pourtant ses albums ont indéniablement un goût de reviens-y, tant ils sont singuliers, uniques. Le groupe a eu sa petite heure de gloire en Angleterre lorsqu’ils ont enchaîné coup sur coup deux chefs d’œuvre, The Closer You Get (2000) et The Way I Feel Today (2002), mais les départs successifs du deuxième guitariste et du bassiste ont considérablement mis en péril cette alchimie. Si bien que le groupe a eu dans un premier temps un petit coup de mou (4, sorti en 2004, pâtit de quelques plages expérimentales un peu malheureuses, malgré de superbes moments de bravoure), avant de rebondir de superbe manière, mais dans la confidentialité. Ainsi, Artists, Cannibals, Poets, Thieves comme Club Sandwich at the Peveril Hotel, tous deux sortis en 2005, possèdent encore cette énergie noire, cette violence sourde qui ont fait et font encore la puissance de Six By Seven.

Après avoir annoncé un split définitif en 2007, suite à la sortie d’un If Symptoms Persist Kill Your Doctor, ultra minimaliste et composé à deux (Chris Olley et son fidèle acolyte Flower aux claviers) le groupe s’est reformé contre toute attente avec le line up original le temps d’une tournée en 2008. Malheureusement aucun nouveau disque n’a vu le jour suite à cette réunion. Pour ceux qui le souhaitent on peut suivre avec intérêt la carrière solo de Chris Olley, celui-ci officiant encore sous son propre nom ou sous celui de Twelve (où ses influences ambient et techno y sont plus visibles). La qualité de ces projets parallèles permet de mesurer à quel point ce grand bonhomme y était pour beaucoup dans la magie qui animait Six By Seven.

François Corda

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