PERSEPOLIS
Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

EnterrePersepolis, ou une sorte d’idéal bobo gonflant qui enterre tous les enjeux (la révolution sous-jacente en Iran, l’expatriation, l’adolescence torturée), le tout relayé par cette enfant dont l’insolence et la ténacité semblent vouloir faire figure d’universalité.

Ce qu’il y a de troublant, au-delà de l’aspect un peu caricatural de cette chronique d’adolescente rebelle et revêche (vous n’avez pas envie de lui foutre des baffes vous ?), c’est que le conflit intérieur de son pays d’origine n’y apparaît qu’en filigrane. Seul le parcours humain de Marjane compte. C’est un choix scénaristique qui n’est pas critiquable en soi, mais on ne peut s’empêcher de penser que les petites mésaventures de cœur et autres pérégrinations de l’héroïne ne valent que peanuts à l’égard de ce qui se trame en Iran à ce moment précis.

Sentiment d’autant plus gênant quand l’on sait pertinemment que la situation d’expatriée de la jeune fille, si elle n’est pas aisée, loin de là, est tout de même nettement plus enviable que la plupart des gens de son âge restés là-bas. En deux mots, difficile de s’émouvoir pour une petite bobo (peut-on effectivement faire plus bourgeois/bohème que cette adolescente déboussolée ??) dans ce contexte si particulier. Une fois de plus le dessin animé pour adultes, genre finalement assez neuf, ne s’assume qu’à moitié, les bons sentiments et la naïveté recouvrant ostensiblement tout espèce de gravité pourtant inhérente au contexte. On est bien loin de l’exploit Valse avec Bachir et des très beaux Wall-E et Là-Haut.bub

François Corda

bub

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Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (Etats-Unis, France ; 1h37)

Date de sortie : 27 juin 2007

bub

Showing 4 comments
  • Chaurionde

    Je me souviens m’être bien fait chier en le voyant. Ca mérite bien une descente en règle. J’en ai retenu qu’une piètre apologie du mode de vie occidental mis en opposition au régime des méchants mollahs iraniens.

  • Billy

    Bah ouais c’est un peu naze hein…

  • Chaurionde

    Un peu beaucoup même!

  • djam

    Pour moi, la force de ce film tient justement dans le fait que c’est l’histoire individuelle de cette jeune fille qui prend le pas sur le contexte socio-politique ambiant.
    Le totalitarisme n’est pas grand chose d’autre que l’aliénation de l’individu au nom du collectif.
    C’est avec plaisir, que j’ai suivi pour ma part la vie normale de cette adolescente normale dans un pays et à un moment de l’histoire qui à priori justement ont tendance à interdire toute légèreté.
    Tout cela sans parler des énormes qualités graphiques du film qui en font pour moi une des trop rares grandes réussites du film d’animation tous publics (le considérer comme un film
    d’animation pour adulte est à mon avis une erreur).

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