JAH9
Note to Self

Une brise légère secoue doucement la torpeur qui semble régner alentour : dans une communauté centrée autour de ses codes, Jah9 nous invite à une ouverture bienvenue. La Jamaïcaine respecte certes les – incontournables – fondamentaux du reggae, affichant d’ailleurs sa religion et sa foi dans son nom de scène. En cela, il serait facile d’imaginer l’artiste se cantonner plutôt aux sources du genre, avec un reggae très roots, réservé aux initiés… Pourtant, même s’il se construit sur une base musicale et spirituelle indéboulonnable, c’est un reggae très personnel que celui livré par Note to self. Laissant de côté son militantisme (qui se traduit en action et non en chanson, par exemple par l’organisation d’un festival à but non lucratif en Jamaïque), Jah9 s’évertue plutôt à transmettre en musique la volonté de se réaliser personnellement, que ce soit par une prise de conscience ou par la religion (omniprésente). Jah9 développe un discours singulier dont la teneur pourrait se traduire ainsi : être soi-même, c’est avoir la force de trouver son chemin et d’éviter de tomber dans les pièges politiques, sans cesse tendus à une population manipulée. Agrégeant autour de sa musique de nombreuses influences jazz, soul ou R’n’B, son reggae devient léger et frais. Ainsi des refrains féministes se fredonnent à Kingston, dans le sillage spirituel de grandes reines telle que Nina Simone.

François Armand

Jah9 / Note to Self (Jamaïque | 13 mars 2020)

 

 

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