BODY COUNT
carnivore

EnterrePim pam poum, Ice-T est de retour dans sa configuration rap metal, à savoir le sulfureux Body Count ! Rap métal ? Sulfureux ? Peut-être pas tant que ça…

Si les textes demeurent scandés, donnant la coloration hip-hop des morceaux, la partie metal (voire hardcore, d’ailleurs Jamey Jasta d’Hatebreed fait partie des invités) semble avoir supplanté l’ensemble. D’ailleurs le chant s’étend sur la majorité des refrains, se vautrant des fois dans une pop irritante (par exemple par l’intervention d’Amie Lee sur le morceau « When I’m Gone »… Mais si rappelez-vous, c’est la chanteuse d’Evanescence). Lorsque le rappeur rend hommage à Lemmy en reprenant « Ace of Spade », il s’agit bien davantage de rock, de sa légende, de son panthéon (« We are Mötörhead and we play rock’n’roll » répétait d’ailleurs Kilmister à chacun de ses concerts). Body Count joue une partition fusion, mais tout en toquant à la porte de la grande famille du heavy metal, comme en quête d’un quelconque adoubement. Quant au contenu « explicite », les outrances du passé (inoubliables « Born dead » ou encore « Cop killer ») paraissent bien éloignées à présent.

Il est vrai que le contexte politique se prête davantage à une colère de bon aloi. Les onze titres de Carnivore sont un prétexte clair pour la scène où le Body Count saura sans aucun doute retrouver toute sa férocité et son mordant.

François Armand

Body Count / carnivore (Etats-Unis | 06 mars 2020)

 

 

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