LE JEUNE AHMED
Luc & Jean-Pierre Dardenne

C’est sans doute le film le plus radicalement négatif des frères Dardenne depuis des années. Le salut, dans Le jeune Ahmed, passe comme toujours chez les cinéastes belges, par l’obstination. Mais ici, pas de porte de sortie, pas de coin de ciel bleu, jamais. Le jeune Ahmed est avant tout un terrible aveu d’impuissance, car l’obstination y est aveugle d’une part, et chevillée au mortifère d’autre part. Le film met profondément mal à l’aise par le vide abyssal qu’il crée entre les intentions d’Ahmed, qui, lui, est convaincu qu’il agit dans une quête de pureté absolue, et le regard du spectateur qui n’y voit que la négation de l’humanité (endoctrinement, refus de l’amour, et désir de mort, pour soi et les autres).

François Corda

| 22 mai 2019 | Belgique


 

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