The Wandering Earth est une sorte de riposte à l’impérialisme culturel Américain : il intègre totalement les enjeux géopolitiques du soft power à la manière Chinoise et boxe clairement dans la catégorie blockbuster. Le résultat en a les mêmes défauts : une surenchère d’effets, des climax surjoués et des instants émotions bien mièvres.
Il y a du Armageddon là-dedans ; du Independance Day aussi, ainsi qu’un sacré règlement de compte avec 2001 l’Odyssée de l’Espace : HAL est toujours aussi terrible et implacable, mais cette fois ses glaçantes attaques se trouvent justifiées par des décisions humaines ! En revanche dans The Wandering Earth, l’Humanité est bien entendu sauvée par des Chinois. Et en-cela les valeurs morales divergent un peu d’avec les poncifs Occidentaux usuels : la force du collectif et le sens du sacrifice sont sans cesse mis en avant, à l’image des vieux films Russes de SF (La Planètes des Tempêtes) où des équipes complémentaires parvenaient à résoudre les plus grandes tuiles galactiques. L’intérêt commun passe au-dessus des Nations, le Russe est un bon pote, le Français est une autorité dépassée, l’Américain est quasi-inexistant, passif et résigné face à la mort inéluctable, le Japon n’existe évidemment pas…
La proportion de ce qui est proposé là laisse totalement rêveur (la Terre est propulsée hors de son orbite) et, outre sa dimension invraisemblable, The Wandering Earth dénote d’une vraie ambition. Étonnant donc de voir la plateforme Netflix sortir ce genre de produit, dont l’ambition déclarée est de mettre fin à l’hégémonie culturelle sur laquelle elle s’est construite.
François Armand
2h 05min | 30 avril 2019 | Chine
