LEIFUR JAMES
a louder silence

En 2000, un producteur faisait un carton en France avec une recette à base de deux ingrédients majeurs : électro et jazz. Ainsi St Germain, via son album culte Tourist, allait ouvrir une voie – essentiellement commerciale – en se révélant au grand public, à tout un pan de la culture de la nuit. Entre floraison de compilations et nouvelle mode de bars de nuit type lounge, se voulant zen, classes et légèrement décadents, le jazz ou le latino s’accompagnait dorénavant du son feutré des machines… jusqu’à perdre de sa substance en ne devenant plus qu’une simple musique d’ascenseur.

Dans son premier album, le producteur multi-instrumentiste Leifur James parvient à créer un nouveau plat avec ces mêmes ingrédients. Quand ses prédécesseurs cherchaient à rendre plus pop une musique exigeante, le londonien trouve ici une nouvelle harmonie et se sert des machines, non pas comme d’un gadget, mais comme d’un outil au service de sa production. Surtout, il redonne de l’importance à chacun des sons qui composent les morceaux, allant d’ailleurs chercher au dehors des atmosphères, en accompagnant par exemple sa trompette par le fracas des vagues roulant sur une plage ou le sifflement du vent… Les contrastes rythment donc A louder silence, pour mieux mettre en valeur les saveurs, les mélanges et les silences.

François Armand

Leifur James / A Louder Silence  (Grande-Bretagne | 5 octobre 2018)

 

 

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