CARPENTER BRUT
leather teeth

Dans la télé à tube cathodique allumée en permanence, les images de séries américaines des années 80 défilent, à grands renforts de bimbos, de voitures de sport et de costumes blancs sur les plages de Floride. Carpenter Brut puise une nouvelle fois dans cet imaginaire pour produire un album aux nappes synthétiques épaisses et agressives. Sacrifiant tout sur l’autel d’une niche déjà épuisée (Kavinski avait ouvert la route avec la BO du film Drive il y a quelques années, puis Perturbator est passé par là, et Carpenter Brut lui-même avec la compilation de ses premiers EP Trilogy … ),  l’artiste Français convoque donc tout le panthéon de ce qui caractérise cette période, à grands renforts de sons de cassette à bande magnétique (retrouvant la déformation subit lorsque les piles du walkman commençaient à faiblir), de solos de saxophone sous les boules à facette, de riffs d’un heavy metal décérébré…

Qu’est-ce qui fonctionne moins bien donc ? A l’image d’une pochette criarde et violette, affichant ainsi un (mauvais) goût assumé pour un certain kitch, là où d’autres se réfèrent à des sons ou des univers qui ont fait évoluer la musique ou le cinéma, Carpenter Brut prend tout en bloc (le bon comme le mauvais) et met tout sur un même plan. C’est comme si une certaine nostalgie effaçait tout discernement et critique, au nom d’une mode actuelle qui sanctifie les VHS et les consoles TO7. Reste un album qui, bien que dans une posture forcée, délivre de vrais moments épiques, qui animeront avec bonheur les scènes de festival durant tout l’été.

François Armand

Carpenter Brut / leather teeth (France | 22 février 2018)

 

 

 

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