Il y avait ce secret espoir qu’après quelques années d’absence, dont un congé longue maladie, Josh Homme, après une décennie d’hyperactivité menant à l’essoufflement total, revienne à un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis Songs for the Deaf. Patatras. Sans son frère ennemi, le bassiste Nick Oliveri (présent sur Rated R et Songs for the Deaf), Homme perd de son mordant (riffs éculés) et de sa folie (Oliveri, caution délirante du groupe, et ses hurlements canins). Tous les albums post Songs for the Deaf ont le même défaut : ils sont plats, techniquement et soniquement parlant. Rated R était un disque éclaté, à la fois nihiliste et poudré, et qui épousait admirablement le soleil plombant de la Californie. Songs for the Deaf était furieux, et la magie riffesque de Kyuss y transpirait avec une élégance nouvelle. Depuis, c’est le néant ou presque, Homme s’est installé dans une zone de confort qui ne sied pas du tout à son potentiel de rocker enflammé.
François Corda
