CASCADEUR
interview

RevueCe n’est pas dans les habitudes de BUB de faire la lumière sur un artiste signé sur une major. Mais parce qu’Alexandre Longo aka Cascadeur a encore toute sa renommée à construire (l’excellent Ghost Surfer qui vient de sortir est seulement son deuxième album), parce qu’il n’apparaît en public que coiffé d’un casque de moto, le personnage a toutes les caractéristiques de l’homme de l’ombre, figure que nous aimons tout particulièrement au sein de notre webzine. C’est à ce titre que nous lui avons demandé, entre deux concerts et séances de promo, de répondre à quelques unes de nos questions. On le remercie chaleureusement pour cette parenthèse qu’il a bien voulu nous accorder.

Que s’est-il passé dans votre vie musicale depuis votre premier album, The Human Octopus ?

Beaucoup de concerts, de rencontres, de déplacements, de conversations, de découvertes…

Que vouliez-vous garder ou changer dans votre façon de composer et de chanter vis-à-vis de ce premier album ?

J’ai voulu ouvrir des brèches, me surprendre. J’ai donc composé la moitié des morceaux de cet album à la guitare ! Et je ne suis pas du tout guitariste… Mais cela a déplacé mes repères et facilité la découverte d’autres territoires.

C’est donc pour cette raison que dans Ghost Surfer, le piano, votre instrument de prédilection, est plutôt en retrait ?

Oui, mais je crois que le piano reste très présent en temps qu’ombre, fantôme de ma présence. J’y suis très lié, il est mon enfance.

Ce nouvel album est d’une grande cohérence. Doit-on y voir un concept-album ? Si oui quel serait-il ?

Un concept-album ? Peut-être. En tout cas, la constitution est empreinte de « l’Odyssée » d’Homère. J’y ai puisé des thématiques. Cela a sans doute tissé des fils entre les pistes…

Ghost Surfer est un disque orchestral, les couches d’instruments sont nombreuses. Comment appréhendez-vous cet aspect alors que vous composez seul ?

C’est, je crois, quelque chose qui m’attire depuis longtemps. Les couleurs, textures, triturées. J’appréhende cela comme un grand mikado ou meccano ! C’est un terrain de jeu immense et en même temps cela me renvoie à la richesse du piano, ses vastes étendues.

Selon moi Ghost Surfer est un pur disque de pop universelle. Parce qu’il est chanté en anglais bien sûr mais aussi parce que la musique y est à la fois simple, belle et accessible. Quels sont les artistes qui vous ont poussé à aller dans cette direction musicale ?

La simplicité est compliquée! Adolescent déjà j’enregistrais des morceaux très riches dans leurs harmonies, leurs structures et leurs phrasés puis, peu à peu, je suis revenu à des lignes plus dépouillées mais avec toujours en arrière-fond une forme de sophistication. Je pense à Mark Hollis, Robert Wyatt, Portishead, Nina Simone…

Les français officient assez peu dans le domaine de la pop lyrique anglophone. Ceux qui s’exportent sont plus dans un registre « dansant » (Daft Punk et Phoenix en tête). Comment expliquez-vous cela ?

La danse fait valser les frontières !

Ghost Surfer a un aspect cinégénique assez évident. Quel est votre rapport avec le septième art, voire avec la musique de film en particulier ?

Je regarde beaucoup de films et curieusement peut-être, sans toujours prêter attention à la musique. J’ai essayé, pour cet album, de me mettre dans la peau d’un réalisateur (de film, de disque ?) en m’attachant au casting, au scénario, au planning, au décor, etc.

Vous collaborez avec Christophe sur un titre : l’évolution artistique de ce dernier est impressionnante, mais son monde musical et son image de dandy sont assez éloignés de ce que vous proposez. Comment s’est établie cette connexion, qui s’impose très naturellement sur le morceau « Collector » ?

Avant Cascadeur, j’ai écrit un certain nombre de morceaux (en français) et à l’écoute de ceux-ci le nom de Christophe était souvent évoqué… La mémoire m’a ramené à lui.

Que faut-il vous souhaiter pour cette année 2014 ?

Que tout cela dure…par

François Corda

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