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Genetics, de NestorIsBianca, a été l’un des temps forts de cette année musicale. Avant que 2012 ne commence, nous avons demandé à Lionel Laquerrière, le leader du groupe, de revenir sur ce qu’a été pour lui cette année 2011.
1. L’année 2011 s’achève, qu’a-t-elle représenté pour vous d’un point de vue artistique et humain ?
Les deux ont été très riches cette année. Beaucoup de chouettes rencontres sur la route et du coup pas mal d’échanges d’albums, d’écoutes à haut volume dans la Hi Fi ou au casque dans les rues, ça j’adore. Heureux d’avoir aussi découvert de très belles nouvelles choses et de voir que la musique évolue vers de nouveaux timbres mais aussi de redécouvrir des « vieilleries » sur ma platine vinyle.
2. Vous avez tourné avec Yann Tiersen cette année. Comment cela est-il arrivé ?
Je connaissais un petit peu Yann auparavant, il est venu plusieurs fois jouer des concerts par chez moi, à Vendôme. On a aussi des amis en commun, notamment le chanteur David Delabrosse, avec qui nous avons chacun collaboré. Je sais aussi qu’il aime bien les albums de Nestorisbianca. En avril 2010, un de ses musiciens a décidé de quitter les tournées et il m’a appelé…
3. Quel est le bilan de cette expérience commune ?
Beaucoup d’échanges de sons évidemment. Puis on a aussi une passion commune pour les vieux synthétiseurs. On vient de créer un nouveau projet ensemble : Elektronische Staubband. C’est un trio (avec Thomas Poli) de musique electronique pas mal influencée krautrock. On utilise une dizaine de synthés vintages et on s’éclate. On devrait bientôt enregistrer…
4. Avez-vous senti une écoute de la part de son public ? Bien que tournés tous deux vers une certaine mélancolie, vos univers sont assez différents …
Nestorisbianca a fait les 1eres parties de Yann sur la dernière tournée française. Le public aux deux premiers morceaux étaient toujours un peu surpris et curieux, puis nous étions contents de voir qu’à chaque fois, au cours du concert, on arrivait à les faire légèrement décoller (j’ai toujours l’impression qu’on est devant un jury avec le public français).
5. Genetics est pour moi l’un des albums phares de l’année. Pouvez-vous nous dire comment s’est déroulée sa promotion, comment il a été reçu comparativement à vos deux autres disques ?
Nous sommes toujours en autoproduction, avec notre micro label Montauk et donc faisons de notre mieux avec nos propres moyens. Nous avons eu beaucoup de soutien lors de notre appel à souscription.
Concernant sa promotion, la différence cette fois a été de travailler avec une attachée de presse web (iVox) qui nous a aidé à trouver d’autres publics et de jouer avec plus de visibilité. Le fait de tourner avec Yann Tiersen nous a aussi permis de diffuser notre musique vers un plus large public.
6. Il y a quelque chose qui me surprend toujours chez vous, c’est le temps que vous laissez passer entre chaque sortie d’album (s/t est paru en 2001, Out of the Nest en 2006). Mais que faites-vous donc pendant toutes ces années ?
Nous avons chacun nos projets en marge de Nestorisbianca. J’ai aussi une petite famille avec qui je souhaite passer le plus de temps possible. Le temps pour composer est alors rare et de mettre en marche la réalisation d’un album par ses propres moyens demande beaucoup d’énergie.
7. N’est-ce pas risqué d’attendre aussi longtemps à chaque fois d’un point de vue médiatique ?
C’est certain. Je n’ai pas d’échéances, ce n’est peut être pas la meilleure façon d’avancer rapidement et efficacement pour Nestorisbianca mais ça me laisse le temps de travailler sur d’autres projets. J’aime avant tout pouvoir travailler sur différents projets qui m’apportent un équilibre, très important pour moi.
8. Le label Montauk, sur lequel vous êtes, héberge deux autres groupes : The Sugar Plum Fairy pr. depuis quelques années, et tout récemment Poney Club. Jouez-vous un rôle particulier au sein de cette petite structure ? Quel est votre lien avec les deux groupes précités ?
Je n’ai pas de rôle proprement dit au sein de Montauk. Je mène simplement le projet Nestorisbianca en fonction de l’actu de groupe. Les membres de ces deux groupes sont avant tout des amis. Je suis toujours partant pour aider la production des copains.
9. Cette année a été riche pour les groupes français je trouve. Je pense notamment à Mansfield TYA, Idem, et dans une autre sphère, celle de l’électro, Mondkopf. Que pensez-vous de ces artistes si vous avez eu l’occasion de les écouter ?
J’écoute souvent le nouveau Mansfield TYA et je suis très heureux de voir que la scène française sort de très beaux disques. Je regrette juste qu’elle ne s’exporte pas plus à l’étranger. De mon point de vue, il y a des frontières et des préjugés à faire tomber.
10. Avec un nom de groupe pareil, vous êtes obligés de me donner votre album de Tintin préféré ! Alors ?
Celui qui n’existe pas ou on découvre que la majordome et la Castafiore ne sont en fait qu’une seule et même personne !
11. Vous avez vu le film de Spielberg ?
Non, pas vu.
12. Quels sont les films qui vous ont marqué récemment ?
Je n’ai pas trop regardé de films cette année mais beaucoup de séries ! Notamment Treme et Breaking Bad qui sont tous les deux excellents.
13. Bub tire son nom de l’un des films de Georges Romero. Savez-vous lequel ?
Non. Désolé. Peut être La Nuit des Morts Vivants ?
14. Qui sont les zombies dans notre société actuelle d’après vous ?
Marine Le Pen ou plutôt cette catégorie de personnes qui va voter pour elle pour de mauvaises raisons et ces vieux arguments nauséabonds qu’on n’arrive jamais à enterrer.
15. Devra-t-on attendre 2016 pour entendre un nouveau LP de NestorIsBianca ?
C’est bien possible mais je ferai au mieux pour écourter cette latence, autant que possible !bub
François Corda
bub
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